- VOMISSEMENT
- VOMISSEMENTVOMISSEMELe vomissement est l’expulsion forcée, par la bouche, du contenu digestif. Sa valeur sémiologique est très variable et elle dépend de son caractère (est-il précédé de nausées ou, au contraire, «en fusée») et des circonstances anamnestiques.Certes, le vomissement n’est habituellement que le signe banal d’une intolérance alimentaire et, bien souvent, il oriente l’attention du médecin vers la sphère digestive: affection chronique ou aiguë (le vomissement faisant rarement défaut dans les urgences abdominales). Mais il peut survenir également dans des troubles aussi divers que des maladies infectieuses aiguës, des affections nerveuses (méningites, hypertension intra-crânienne), des cardiopathies (infarctus du myocarde), des affections endocriniennes (diabète décompensé, insuffisance surrénale aiguë). Citons, enfin, les vomissements déclenchés par une intolérance à certains médicaments, à maintes substances vénéneuses ou à diverses toxines microbiennes, sans oublier les fréquents vomissements psychogènes. Dans ce dernier groupe peuvent être rangés notamment les vomissements incoercibles de la grossesse non désirée ou grevée d’anxiété. Car, si l’utérus gravide constitue bien une masse pelvienne capable de déclencher des vomissements réflexes, ceux-ci ne dépassent pas normalement le degré d’un malaise fréquent. Au contraire, la maladie émétisante de la femme enceinte est extrêmement sérieuse. Elle conduit à hospitaliser la malade dont l’état général est rapidement affecté. Des vomissements répétés entraînent, en effet, une perte de l’acide chlorhydrique gastrique, donc de chlore. Il peut s’ensuivre un grave déséquilibre électrolytique qu’il faut compenser en administrant du soluté salé en goutte à goutte rectal ou par voie intraveineuse si l’intolérance aux liquides interdit la voie digestive.• 1265; de vomir1 ♦ Fait de vomir. Vomissements de sang. ⇒ hématémèse.2 ♦ Matière vomie. ⇒ vomi, vomissure. Loc. bibl. Le chien retourne à son vomissement; fig. l'homme retourne à ses erreurs.♢ Fig. « Des vomissements tortueux de fumée » (Maupassant).Synonymes :- vomivomissementn. m. Action de vomir; ce qui est vomi.⇒VOMISSEMENT, subst. masc.A. — 1. Rejet par la bouche de tout ou partie du contenu de l'estomac, consécutif à une violente contraction. Vomissement incoercible. Les vomissements ont enfin cédé à la piqûre de morphine que nous lui avons faite hier soir (GIDE, Voy. Congo, 1927, p. 801). « Ne bougez pas, monsieur le curé, ça va passer. » La connaissance m'est revenue tout de suite, le vomissement m'avait beaucoup soulagé (BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1249).2. Rejet, par la bouche, de diverses matières organiques. Vomissement de bile, de glaires, de sang. L'enfant a un vomissement bilieux abondant (CADET DE GASSICOURT, Mal. enf., t. 1, 1880, p. 87).B. — P. méton. Matières vomies. Synon. dégueulis (vulg.), vomi (fam.), vomissure. Un type était affalé dans son vomissement, un autre ronflait, étendu de tout son long (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 106). V. hématémèse ex.— Au fig. [P. réf. à la Bible, Proverbes XXVI, 11] Retourner, revenir à son vomissement. Retourner à ses erreurs, au péché. Sincère (...) cette conversion! Mais de peu de durée. Comme le chien de l'Écriture, il retourna bientôt à son vomissement (A. FRANCE, Vie littér., 1891, p. 317).C. — Au fig. Synon. de jaillissement, torrent. Prendre (...) un vomissement de mots pour un torrent de connaissances capitales, et soi-même pour un oracle, ce mal naît avec nous (VALÉRY, Variété [I], 1924, p. 191).Prononc. et Orth.:[
], [
-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin XIIe s. loc. biblique li chiens est retorneiz a son vomissement (Sermons St Grégoire sur Ezechiel, éd. K. Hofmann, p. 21); 1455 fig. (lang. biblique) retorner a son vomissement « retomber dans son ancien péché » (MIELOT, Advis directif de Brochard, Hist. armén. des crois., II, 494 ds GDF. Compl.); 2. a) ca 1300 « acte de vomir le contenu de l'estomac » (GUILLAUME DE SAINT-PATHUS, Miracles Saint Louis, éd. P. B. Fay, p. 6); b) 1694 vomissement de sang (CORNEILLE). Dér. de vomir; suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér.:182. Bbg. GERMAIN (J.). Les Carrières et le travail de la pierre ds le Namurois XVIIe-XVIIIe s. Cah. Inst. Ling. Louvain. 1981, t. 7, p. 239. — QUEM. DDL t. 8.
vomissement [vomismɑ̃] n. m.ÉTYM. Déb. XIIIe; de vomir.❖1 Acte par lequel le contenu de l'estomac est rejeté par la bouche. ⇒ Évacuation. — Méd. || Vomissements acétonémiques, périodiques, cycliques (des enfants arthritiques). || Vomissements fécaloïdes. || Vomissements incoercibles de la grossesse. || Nausées et vomissements. || La pituite, liquide rejeté par vomissement. || Vomissements de bile, de glaires, de sang. ⇒ Hématémèse.1 Par l'insignifiance de son tumulte, la scène rappelle un vomissement à la romaine : je me chatouille la luette (je m'excite à la contestation), je vomis (un flot d'arguments blessants) et puis, tranquillement, je me remets à manger.R. Barthes, Fragments d'un discours amoureux, p. 246.2 Matières vomies. ⇒ Vomi, vomissure. — ☑ Loc. bibl. Le chien retourne à son vomissement. — ☑ Fig. (lang. biblique). Retourner à son vomissement, au péché, à ses erreurs.3 Fig. || Des vomissements de fumée (→ Cheminée, cit. 5). || La radio déverse une sorte de vomissement musical. → 1. Radio, cit. 3.2 (…) les batteries flamboyèrent, la colline trembla, de toutes ces bouches d'airain sortit un dernier vomissement de mitraille, épouvantable (…)Hugo, les Misérables, II, I, XV.♦ Par métaphore (abstrait) :3 Et le vomissement impur de la BêtiseMe force à me boucher le nez devant l'azur.Mallarmé, Poésies, « Les fenêtres ».
Encyclopédie Universelle. 2012.